[EN CLAIR] L’image qui valait 1000 mots

Derrière ce jeu de mots résonne une véritable opportunité pour les porteurs de projets culturels. Découvrez comment de simples pictogrammes peuvent rendre votre structure plus largement accessible et s’avérer être un « facilitateur du quotidien » et exemplaires du point de vue d’une société plus inclusive.

Utilisés régulièrement sans plus avoir la nécessité de réfléchir pour les comprendre, les pictogrammes sont un véritable langage visuel devenu instinctif. Nous avons été éduqués et sensibiliser à leur utilisation, dans le seul but de simplifier notre quotidien (sécurité du public, repérage dans l’espace, expression de consigne simple…).

Les informations qui ne sont pas exprimées par les pictogrammes sont généralement rédigées sur d’autres supports, ou exprimées verbalement (en direct ou via des haut-parleurs). D’autres étant considérée comme « allant de soi », ne sont pas évoquées. Néanmoins, ce qui semble être évident pour un public, ne le sera pas pour tous. Les personnes en situation de handicap mental, des personnes sourdes ou malvoyantes par exemple, peuvent en avoir besoin d’un relai pour faciliter leur accès à certaines informations. D’autres publics peuvent bénéficier de ces indications, comme les personnes ne parlant pas le français ou ayant des difficultés de lecture, comme par exemple les enfants.

Transposé au monde culturel, de tels dispositifs permettent de rendre l’offre culturelle accessible à tous. En outre, c’est la promesse d’offrir une expérience de vos lieux plus confortable et agréable auprès d’un large public.

Ainsi, faciliter l’accès avec des pictogrammes, est une démarche qui se déploie à plusieurs échelles.

Venir et parcourir le lieu

L’idée est de considérer la visite de son lieu culturel comme un sentier de randonnée à baliser. L’objectif : permettre à tous de profiter au maximum de l’environnement, en voyant et comprenant tout ce qui les intéresse, en toute sérénité. Pour cela, pictogrammes et textes simples seront vos alliés à l’extérieur (la fameuse « Chaîne d’accessibilité ») et à l’intérieur de votre structure pour :

  • La prévention des risques
  • La mise en lumière de service destinés à guider la compréhension d’une oeuvre

Tout savoir des propositions culturelles

Rendre ses événements plus accessibles se jouent en grande partie sur des détails : le bon pictogramme, au bon endroit. Sur vos supports en ligne (site internet, réseaux sociaux, newsletter) et papier (flyer, programme, affiche), il est possible d’offrir une alternative de lecture grâce au FALC (Facile À Lire et À Comprendre). Il s’agit de retranscrire votre document d’origine en un texte simplifié comportant des pictogrammes et des images. Cette méthode a été créée suite à la loi européenne de 2005 pour « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ». L’idée est de ne dire que l’essentiel en simplifiant le vocabulaire et en utilisant l’illustration, tout en travaillant sa mise en page pour une lecture plus structurée. Si certaines phrases longues et métaphoriques peuvent inspirées certaines personnes, elle peut en revanche faire perdre tout son sens à un texte pour d’autres. Aussi, un programme de spectacles sur une saison ne sera pas attractif pour une personne en situation de handicap mental, qui peut avoir du mal à ancrer les évènements dans le temps. Un programme au mois serait plus opportun.

Si le FALC est reconnu comme une transcription faite par et pour les personnes en situation de handicap, il existe plusieurs sources d’informations et de formations pour apprendre ses techniques pour s’initier à ses techniques comme le dictionnaire collaboratif FALC’ABLE.

Le temps de la médiation

Les pictogrammes peuvent également être une invitation à l’échange, pour des personnes en situation de handicap complexe ou sévère, et le cas échéant pour des jeunes ayant des troubles du langage.

C’est pourquoi il est possible de les utiliser sur des temps de médiation, par exemple en organisant des rencontres « bords de plateau » après un spectacle avec des photos de personnages (« qui a été le plus malin? », « Quel a été votre personnage préféré? »…), ou encore à travers des ateliers plus ouverts, avec un classeur de pictogrammes pour que chacun puisse trouver l’émotion qui lui correspond le plus.

En conclusion

Malgré l’intérêt que cela pourrait avoir, il n’existe pas aujourd’hui de référentiel officiel français ou européen pour les pictogrammes. Il faut garder à l’esprit qu’ils restent une aide complémentaire, mais qu’ils ne permettent pas d’être compris universellement : couleurs et formes sont une affaires de culture et peuvent avoir des interprétations différentes en fonction du type de handicap.

Néanmoins ils sont un moyen de faire profiter un plus grand nombre de personnes de votre lieu culturel dans de meilleures conditions. Encore trop peu utilisés, pas forcément connus ou reconnus par tous, les pictogrammes sont un apprentissage et il faudra peut-être dans un premier temps apprendre la méthode et accompagner la lecture.